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Benoit
Neo
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Mister
RUBBER
2022
1. Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis Benoit, aka Neo Fetish sur les réseaux sociaux, et j’ai été élu Mister Rubber France 2022 en mars dernier.
Je suis un homme gay de 40 ans, breton d’origine mais vivant à Paris depuis une vingtaine d’années.
J’aime bien faire du sport (triathlon) et je fais un peu d’urbex (que j’aime beaucoup mélanger à mes kinks pour faire quelques photos).
Je “pratique” le latex depuis au moins 15 ans maintenant. Pour moi, il s'agit surtout de la sensation, de l'odeur et du look que cette deuxième peau donne, comme une transformation.
Je ne suis pas vraiment porté sur le fist ou le BDSM, je suis un fétichiste plutôt « vanilla »... Mais j'aime que tout ce spectre de pratiques existe et je déteste le kink shaming (ou le vanilla haming d’ailleurs !). Du moment que c'est fait avec consentement et que tout le monde en profite, tout va bien !

2. Comment à tu vécu ton expérience Mister Rubber ?
L’expérience de l'élection Mister Rubber a été très enrichissante. J’ai candidaté à l’élection un peu sur un coup de tête, plutôt comme un défi personnel au début, après de nombreuses années passées en couple, en dehors de la communauté fétichiste. J’ai eu envie de porter quelques valeurs et de, quelque part, « redonner » une partie de ce que j’ai pu recevoir en participant à des évènements (j’ai aussi rejoint récemment l’association MEC – mecs en caoutchouc). J’étais assez nerveux avant l'élection. J'ai l'habitude d'en parler en public pour mon travail, mais là c'était des circonstances très différentes, surtout pour le show qu'on devait faire, c'est pour ça que j'ai choisi une option où je n’avais pas besoin de trop parler (j'ai fait un strip tease « multi fétiches - multicouches », avec du cuir, du lycra, une tenue de foot, et enfin du latex !). Au final j'étais très soulagé après le show, et très heureux après l’annonce des résultats.  Les trois candidats de l'élection (Multifetishboy, Rikky Rubber et moi-même), nous connaissions avant le concours et nous nous sommes beaucoup amusés pendant la campagne. Nous avons fait une séance photo ensemble avant les élections et une séance de questions-réponses en direct sur Instagram. J’ai trouvé que la compétition était très équitable, avec 3 profils différents. Et comme quoi parfois, le plus vieux peut gagner !

3. Quels messages et valeurs compte-tu promouvoir grâce à ton écharpe ?
L’élection m’a donné une certaine visibilité et la confiance des personnes qui ont voté pour moi pour être leur ambassadeur d’une certaine façon. J’essaie donc de porter des messages qui me tiennent à cœur et j’ai des projets en ce sens. Je prévois bien sur me rendre à de grands événements internationaux, comme à Darklands, à la Folsom, à Manchester et Barcelone pour leurs rubber week-end, Mister International Rubber à Chicago, ainsi que de plus petits, comme Warsaw Festish Weekend, mais surtout aussi en France pour tenter de donner un peu plus de visibilité au grand nombre d’organisations fétichistes « locales » que nous avons (comme Evidence, Exultaric, Ouest fetish, Normandy fetish, Bordeaux fetish, Lyon fetish...) et leur investissement pour rendre cette scène si dynamique (et c’est aussi pour prendre du bon temps pendant ces évènements, hein !).
D’une façon générale, j’essaie de faire réfléchir aux aspects politiques du fétichisme. Que ce soit la lutte contre le fascisme, l’inclusion, la diversité, l’environnement.
Je veux faire quelque chose pour combattre la solitude et les appréhensions que certains (jeunes, timides, fétichistes peu confiants ou plus âgés) peuvent ressentir et rendre cette communauté plus inclusive. C'était dur (et ça l'est encore parfois) pour moi d'aller parler aux gens ou d'avoir des conversations, je vais essayer de faire comprendre que les événements fétichistes ne doivent pas faire peur et réduire les freins que certains peuvent avoir de les rejoindre et vivre pleinement leurs trips.
Bien sûr, je ferai également de mon mieux pour communiquer sur la prévention des MST.
Mais ce n'est pas mon métier et je ne suis clairement pas expert de certaines pratiques dites « hard » et de leurs risques spécifiques, je vais surtout relayer la communication pertinente de certaines de nos associations comme Aides ou Enipse qui font un super boulot (avec présence sur les réseaux et lors d'évènements fétichistes), mais je crois que nous devons faire plus pour sensibiliser aux risques du chemsex et aux problèmes de santé mentale. Après les confinement (et aussi parfois la dépendance aux réseaux sociaux), je peux voir beaucoup de personnes dans des niveaux de dépression plus ou moins sévère ; nous devons faire attention les uns aux autres, sinon une « communauté » ne veut rien dire.

4. Peux-tu nous en dire plus sur l'application que tu as développée grâce à ton écharpe ?
Dans cet objectif de lever les freins à participer à des événements, j’ai développé un système d’alerte ("https://www.worry-about.me/") qui permet de prévenir un contact de confiance en cas de problème (que ce soit pendant un plan cul, une randonnée, une urbex…). On créé une alerte à l’avance, avec une heure de retour. Si l’alerte n’a pas été désactivée avant cette heure de retour, le contact de confiance est prévenu et pourra s’inquiéter pour vous. Evidemment ça ne résout pas tout, mais c’est un outil de plus à la disposition de la communauté.

5. Quels sont maintenant tes futurs projets ?
Je continue d’ajouter de nouvelles fonctions à Worry-about.me et à le faire connaître, et j’essaye aussi de faire de la pédagogie et de l’information sur les différents événements de la communauté pour les démystifier (les replays sur Darklands et la Folsom Europe sont disponibles sur mon compte instagram @Neo_Fetish).

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